dimanche 16 février 2014

LES 4 000 ILES - DON KHONG

Le Mékong, parsemé d’îlots plus ou moins grands, bordé de cocotiers, s’écoule paresseusement.
La veille, en arrivant, notre batelier, Monsieur Phoumy, qui parle parfaitement français, nous a vendu une excursion sur le Mékong vers les îles de Don Det et Don Khone, incluant une incursion vers la frontière du Cambodge pour voir les dauphins d’eau douce, la visite de la chute d’eau Li Phi, une courte voie de chemin de fer tracée par les Français. Le tout pour 120 000 Kips par personne (12 €) + 25 000 Kips par personne (2.50 €°) pour l’entrée sur la zone protégée.
Nous embarquons à 8H30, à 10 personnes sur une barque. Certains feront l’excursion complète, d’autres resteront sur Don Det.
Nous naviguons pendant 1h30 sur un fleuve paisible pour rejoindre Don Det et Don Khong.

Sur le Mélong

Là, nous prenons des vélos pour rejoindre un autre embarcadère où de petites barques (maximum 3 personnes) nous attendent pour aller sur le site où évoluent les dauphins.

Barques pour nous rendre sur le site où évolue les dauphins
Irrawady

Les paysages traversés sont splendides. Près des îlots, des arbres partiellement immergés, torturés par le courant pendant la saison des pluies, semblent coucher par un vent violent.

Sur le Mékong

Sur le Mékong

Après environ 1h de navigation, nos bateliers nous posent sur un rocher à deux pas de la frontière cambodgienne. Des dauphins, nous ne verrons que quelques dos émergeant au loin. Il reste moins d’une centaine de ces dauphins Irrawady., alors que plusieurs milliers d’individus peuplaient cette zone du Mékong avant les années 1970. Les Laos et les Khmers considèrent traditionnellement qu’ils sont des réincarnations d’êtres humains. Ils n’en capturent donc jamais intentionnellement. Les Khmers Rouges, pour éradiquer cette croyance, et se procurer de l’huile pour les armes, les ont largement exterminés. Si l’on ajoute à cela qu’ils peuvent être pris dans les filets des pêcheurs, l’extinction menace le dauphin Irrawady.

Nous repartons pour Don Khong après environ trois quarts d’heure à scruter l’eau.
Bien que les dauphins soient restés très discrets, nous leur pardonnerons tant la navigation pour leur rendre visite était une merveille.

Nous retrouvons nos vélos et rejoignons la chute de Li Phi. Ici, le Mékong se déverse dans de multiples cuvettes par des rapides bouillonnants. Impressionnant. On a du mal à imaginer que le Mékong paisible sur lequel nous  naviguions moins d’une heure plus tôt devienne si impétueux, comme fou, se transformant en de multiples cascades.

Chutes d'eau Li Phi sur Don Khone

Li Phi signifie « piège aux esprits », il n’y a sans doute pas que les esprits qui sont piégés ici. Une petite plage donne accès à une anse permettant la baignade.

Aux chutes d'eau Li Phi sur Don Khone, une petite plage

Après la visite de Li Phi, nous aurons tendance à nous laisser aller au farniente, ce qui nous obligera à écourter la visite de la voie de chemin de fer de 14 ikm (plus en service) construite par les Français pour contourner les chutes.
Le retour sur Don Khong, au soleil couchant, sera un enchantement.
Les pêcheurs, debouts sur leur minuscule embarcation, lancent leur filet formant une belle corolle brillant au soleil.

Pêcheurs sur le Mékong, au soleil couchant

Sur les berges, les habitants vaquent à leurs occupations, les enfants jouent dans l’eau, nous saluant de la main et criant sans doute « Sabaïdy".

Le "Sabaïdy" ("bonjour") des enfants

De retour à la guesthouse, nous ne regretterons pas de ne pas avoir cédé au farniente. Ce sera pour demain.

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